Dénuement ? oui mais …

Dénuement ? Oui mais …

Pendant ce carême, et du fait du coronavirus, nous avons vécu une forte expérience de dénuements : dénuement face à une situation qui nous échappe, dénuement face à l’isolement physique, dénuement face à l’impossibilité de ne pas pouvoir rendre visite aux plus âgés et aux malades, dénuement face à notre désir de nous rendre utile, dénuement spirituel face à l’absence de célébrations dominicales et pascales. Et Jésus aussi pendant sa passion a vécu un certain dénuement : un dénuement physique (« ils se partagèrent ses vêtements »), un dénuement affectif (ses amis l’ont abandonné), un dénuement spirituel (« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »). Mais, et nous le savons, il fallait que Jésus passe par ce dénuement, cette mort (ces morts ?) pour qu’ait lieu la résurrection.

Et, peut-être l’avez-vous vécu comme moi, c’est le même passage que nous avons pu expérimenter ces temps-ci : ces dénuements, ces dépouillements ont préparé nos cœurs en y laissant un grand vide mais surtout une grande soif : soif de communiquer et de dire notre amour à nos proches, soif de « communier » au Christ, soif de revenir finalement à l’Essentiel dans nos vies.

Nous avons l’habitude de dire que le Seigneur trace droit avec des lignes courbes, qu’il fait jaillir du Bien dans toutes les situations, alors ne laissons pas s’échapper cette occasion de nous tourner un peu plus vers Lui, de faire encore étape de conversion et de Lui dire : « Père, en Tes mains je remets ma vie ».

Pierre Bourdrel – Diacre