Les vacances, avec ou sans Dieu ?

Les Vacances avec ou sans Dieu ?

Si le mot vacances n’est pas directement présent dans la
Bible, la notion de repos l’est dès les premières pages du livre
sacré. « Et Dieu bénit le septième jour » : il le sanctifia puisque,
ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait
faite (Gn2). Dieu se reposa. Un repos mérité puisqu’il bénit
même ce jour. C’est de là que vient la notion de sabbat,
également présente dans la Bible.
Dans une perspective chrétienne, les vacances peuvent être
considérées comme une manière de « faire sabbat », d’être au
repos. Nous nous y préparons, malgré la présence de ce « sérial
killer » qu’est le Covid 19 ; une pandémie qui bouleverse nos
habitudes. Prendre des vacances, partir ailleurs, loin de ses
habitudes et de son quotidien pour certains, c’est légitime et
bien agréable. Nous avons bien besoin de cette coupure de ce
temps de repos. « Ayant terminé ce qu’il souhaitait accomplir,
Dieu se reposa ».

Alors, que faisons-nous de notre vie de chrétien, de notre vie de
prière ? Laissons-nous Dieu et l’Église à la maison dans l’attente
de notre retour, ou bien les emportons-nous dans nos valises ?
Nous viendrait-il à l’idée de partir seul en vacances alors qu’on
vit avec quelqu’un le reste de l’année ?

Pas très souvent ! Puisqu’il faut partir, pourquoi ne pas
profiter de ce temps pour vivre autrement notre relation à
Dieu ? Non pas le mettre en vacances lui aussi comme c’est les
cas pour nos activités quotidiennes habituelles, mais passer nos
vacances avec lui, d’une manière différente du reste de l’année.
Essayer de le connaître et de lui parler d’une autre manière.
Cependant, il n’est pas dit que les vacances soient seulement
des vacances pieuses où il s’agirait de les passer en prière, en
retraite dans un monastère en grenouille de bénitier, loin des
plages et des montagnes. On n’est pas des moines ! même si
une définition traditionnelle « du moine », c’est d’être en
vacances pour Dieu. Les vacances restent un moment pour
tout, y compris pour les devoirs religieux ! Dieu ne ferme pas
ses portes en été. Au contraire, plusieurs exercices de piété sont
organisés çà et là !
Certes, on a le droit de souffler un peu ; la religion n’est pas une
contrainte. Et la tentation serait de se laisser gagner par un
 »farniente » général ou presque. Qui consiste à faire comme si
on était moins chrétien; ou pas du tout. On s’autorise un temps
d’exception ; une fête sans Dieu ; des dimanches sans messe ;
un « no God’s land » à l’abri des anges. Bref, tout est inversé :
on a mis Dieu en vacances. Sachons que Dieu n’est pas
désincarné. Il s’est fait homme pour diviniser l’Homme. Des
vacances où l’on ne fait rien, cela n’a jamais existé. C’est une
période où l’on sort du quotidien, où l’on vit de nouvelles
expériences et des interactions sociales différentes. C’est
notamment un moment privilégié pour l’affectif. Un moment
où on consolide la famille.
Enfin, à la lumière des saintes écritures, les vacances pourraient
être perçues comme une retraite de la vie ordinaire. Le
vacancier va acquérir une nouvelle expérience qu’il va pouvoir
confronter avec sa vie au retour. En somme, nous pouvons aussi
vivre avec Dieu nos journées de vacances en l’y invitant dans
de petites choses car, tout ce que nous découvrons et aimons,
nous rapproche de Dieu…

Ab.Joël GUINTANG