Homélie du Père Joël – 3ème dimanche de Pâques

Homélie – 3è Dimanche de Pâques

        

         Voyons comment ce beau récit qui conclut l’évangile de saint Jean vient nous rejoindre aujourd’hui. Ils avaient repris les tâches de leur métier de pêcheur, ces 7 disciples. La résurrection doit se vivre dans notre vie ordinaire.

         Mais cette vie est souvent marquée par des temps d’obscurité. Comme les apôtres, nous avons l’impression d’être dans la nuit de nos soucis et de nos problèmes.  C’est alors qu’il faut tourner notre visage vers celui qui est sur la terre ferme, Jésus se trouve désormais sur l’autre rive. Il nous attend par-delà cette traversée qu’il vient d’accomplir. Il est là sur la rive et comme les apôtres, nous ne le reconnaissons pas.

         Il y a pourtant une exception. Un des 7 disciples Jean l’intuitif et le contemplatif, a reconnu Jésus dans l’inconnu au bord du lac ; parce qu’il est le disciple que Jésus « aimait » et qu’il est le disciple qui aime Jésus. Reconnaître quelqu’un c’est d’abord une question d’amour. Si vous cherchez Jésus avec amour, il vous rejoindra dans la délicatesse d’une rencontre cœur à cœur. Mais êtes-vous amoureux de Jésus ? Désirez-vous le Seigneur Amour pour devenir un bon chrétien, pour déployer toutes les richesses de son baptême, il faut aimer d’un désir profond le ressuscité qui vous attend.

         La prière est le premier signe que nous voulons vraiment rencontrer le Christ. La preuve qu’on aime quelqu’un, c’est qu’on est prêt à prendre du temps pour lui. Prier c’est donc donner du temps pour nous laisser aimer par Dieu.

         Quand ils débarquent, les disciples trouvent un repas tout préparé. Aujourd’hui toujours, la fraction et le partage du pain sont pour les chrétiens le signe privilégié de la présence du Christ ressuscité. Oui Jésus est bien sur une autre rive, où il nous attend pour nous partager une vie nouvelle dans la fraction du pain. Il faut beaucoup aimer pour le rencontrer dans l’intimité de l’Eucharistie.

         Mais aimer en vérité signifie aussi oser agir. Après l’intuition amoureuse du contemplatif Jean, il y a l’engagement de l’homme d’action Pierre. C’est lui qui amène jusqu’à terre le filet rempli de 135 poissons. Vivre la rencontre de Jésus dans la prière et dans l’eucharistie nous donne la force de le rencontrer dans l’amitié offerte, la solidarité et le service fraternels.

         C’est à ce Pierre si impétueux et si fragile, que Jésus confie ses propres pouvoirs. Il change ce marin pêcheur en berger. Maintenant qu’il n’est plus présent «en chair et en os», il confie à Pierre ses agneaux. Mais, extraordinaire délicatesse de Jésus, il ne parle pas à Pierre de sa lâcheté. Il lui demande seulement une triple déclaration d’amour. «M’aimes-tu?»

 

Père Joël Guintang

     

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