Message du père Joël aux paroissiens – 3 avril

D’où nous viendra le salut ?

 

Depuis quelques semaines, nos pratiques religieuses sont soumises à rude épreuve. Nous nous posons bien des questions sur notre foi, sur le salut, sur la mort et même sur la vie. Restons sur le Salut.

Arrêtons-nous un instant sur le Salut…

«Sauvés» ! Une expression qui rend compte de l’heureuse issue d’un drame où quelqu’un a manqué laisser sa vie. Nos sociétés modernes ont développé l’art de sauver : prévention de maladies, des épidémies  des séismes, des accidents routiers ; protection écologique, équipe d’intervention d’urgence …

Le salut est partout à l’ordre du jour face à la pandémie planétaire du Covid 19. Des mesures sont prises partout pour une heureuse issue de ce drame. Comment, dans ce contexte, comprendre le salut de Dieu ? Depuis que l’homme a établi sa domination sur le monde, la notion de salut s’est déplacée.

L’homme a planté son jardin selon sa volonté. Il s’est tracé les allées du progrès scientifique et du développement économique. Il a tendance à se comporter comme s’il n’attendait plus rien de Dieu. Il l’a presque abaissé à l’ordre du moyen ; quand il ne l’a pas tout simplement oublié.

Mais alors, l’expérience amère de cette pandémie, de son pouvoir et sa capacité de détruire auxquels l’homme contemporain est confronté ne se situent plus au ciel mais sur cette terre.

Nous prenons conscience que, si nous voulons simplement survivre, sauver notre peau, il nous faut sauver la terre. Mais pouvons-nous sauver la terre sans avoir à nous sauver nous–mêmes ?  Pouvons-nous nous sauver sans nous libérer de nos instincts égoïstes ?

Tout seul c’est pratiquement difficile. Nul ne parviendra pas à sauver ni la planète ni sa chair. Nous avons tous besoins les uns les autres. Besoin d’un autre, d’un vis-à-vis comme Adam en avait éprouvé le besoin pour se sauver lui-même. Nous avons besoin de la médecine : celle du corps et celle de l’âme. Nous sommes témoins du déploiement de tout le personnel de la médecine corporelle même si le virus continue ses ravages. N’hésitons pas à nous tourner maintenant plus que jamais vers le médecin aussi bien du corps que de l’âme qui est notre Seigneur Jésus-christ.

 

En somme, le salut de l’homme réside dans ce vis-à-vis : Jésus-Christ seul, venant de Dieu, peut réellement nous sauver. Il a couru l’aventure charnelle, il en est mort puis il a vaincu la mort, l’obstacle sur lequel buttent tous nos efforts en ce moment. Le vrai salut vient donc du Christ qui nous communique sa force, partage nos richesses et comprend nos faiblesses. Demandons donc à Dieu le père tout puissant par son Fils Jésus-Christ qui, par sa mort sur la croix et par sa résurrection nous a tracé le chemin vers la vie éternelle. Qu’il nous apprenne à ne pas nous décourager devant cette menace pour notre santé. Menace qui pourrait faire chanceler notre foi durement éprouvée en cette période où nous ne cessons de compter les malades, et surtout les morts que nous enterrons dans une impression d’abandon et de solitude.

 

Abbé Joël Guintang